Diriger la défense des droits humains face à la pandémie de COVID-19

Le 25 juin 2020, dans le cadre de la série Espaces de leadership engagé, les boursier.e.s de la Fondation Pierre Elliott Trudeau ont eu la chance d’assister à un panel virtuel de leaders des droits de la personne au Canada, sous le thème « Diriger la protection des droits humains au Canada face à la pandémie de COVID-19 ».

 

Animée par Christine Hanson (mentore 2019), dirigeante de la Commission des droits de la personne de la Nouvelle-Écosse, la discussion a réuni Marie-Claude Landry, présidente de la Commission canadienne des droits de la personne, Kasari Govender, première commissaire indépendante aux droits de la personne de la Colombie-Britannique, et Philippe-André Tessier, président de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec. Laya Behbahani (boursière 2020) a également livré des remarques de clôture.

 

SPACES JULY 2 PANELISTS

 

Des enjeux de droits humains exacerbés

 

Comme l’a souligné Marie-Claude Landry dès le début du webinaire, les communautés marginalisées au Canada sont confrontées à des problèmes systémiques de droits de la personne qui n'ont été qu’exacerbés par la COVID-19. Partageant ce point de vue, Kasari Govender a par ailleurs remarqué que la pandémie a eu un effet disproportionné sur les femmes, de nombreux licenciements les ayant affectées, en particulier les femmes de couleur. De plus, les individus vivant dans des zones plus pauvres et plus denses, de même que les personnes incarcérées, n'ont pas eu le luxe de se distancier physiquement, faisant ainsi face à des risques sanitaires plus importants.

 

Philippe-André Tessier a abordé les difficultés rencontrées par certains enfants durant le confinement, notamment le manque d'accès à des ordinateurs, à des connexions à Internet stables, et à des lieux calmes pour profiter de l'enseignement à distance. Il a également souligné la situation des personnes âgées, qui se sont vu imposer de sévères restrictions quant à leur liberté de mouvement.

 

Sur une note d’espoir, Marie-Claude Landry a affirmé que la pandémie nous offre la possibilité de créer un Canada plus égalitaire en donnant la priorité aux droits de la personne et en travaillant à influencer les nouvelles lois afin qu’elles ne créent pas de nouveaux obstacles à cet égard.

 

Adoptant une perspective plus internationale, Laya Behbahani a fait valoir que le Canada doit également contribuer au respect des droits de la personne au-delà de ses frontières. Sur la base de ses recherches, elle a évoqué les activités d'entreprises canadiennes à Dubaï, où les travailleur.se.s migrant.e.s vivent dans des quartiers surpeuplés et sans possibilité de maintenir une distance sociale pendant la pandémie.

 

Leadership en temps de crise

 

Interrogées sur le leadership en temps de crise en tant que dirigeant.e.s d'organisations de défense des droits humains, Marie-Claude Landry, Kasari Govender et Philippe-André Tessier ont soulevé les points suivants:

• Écouter, être flexible et assurer la confiance et la transparence au sein de l’organisation.

• Prioriser les droits de la personne à l’interne dans l'organisation, car le personnel est également confronté au stress de la pandémie et à des pressions sur sa santé mentale.

• Être en contact avec les jeunes leaders et les organisations communautaires afin de mieux comprendre leurs besoins et les transformer en actions au sein de l’organisation.