Réflexions sur la COP26 – par Kowan O’Keefe

La semaine dernière, j’ai eu le privilège d’assister à la COP26 à Glasgow, en Écosse. Malheureusement, en raison de la pandémie, j’ai senti qu’elle était bien différente des autres conférences auxquelles j’ai assisté précédemment. Le gouvernement hôte avait affirmé que, malgré les protocoles sanitaires rigoureux mis en place, la COP26 serait « plus inclusive que jamais ». Malheureusement, cela n’a pas été le cas. Cette année, de nombreux délégués des pays du Sud n’ont pas pu assister à la COP26 en raison d’un accès insuffisant aux vaccins contre la COVID-19 dans leur pays d’origine. L’inégalité d’accès aux vaccins entre les différents pays crée un obstacle supplémentaire et inutile à l’ONU. La Conférence sur les changements climatiques offre un espace de dialogue inclusif sur ce qui constitue sans doute le plus important enjeu planétaire. Étant donné la faible responsabilité des pays du Sud sur les changements climatiques d’une part et le fait qu’ils sont souvent confrontés aux impacts les plus graves de ceux-ci d’autre part, il est évident que l’inégalité mondiale en matière d’accessibilité aux vaccins est un autre obstacle à une action climatique équitable. 

Le plaidoyer de la délégation américaine au sujet de son retour sur la scène mondiale des changements climatiques, après quatre ans d’absence, a fait grand bruit à la COP26. Par conséquent, beaucoup de gens partout sur la planète sont maintenant, à juste titre, encore plus sceptiques à l’égard de l’intégrité des engagements du gouvernement fédéral des États-Unis en matière de changements climatiques. Cependant, les États-Unis ont fait valoir la façon dont les gouvernements des États et les administrations locales ont aidé le pays à rester sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions en l’absence de leadership de la part de l’administration précédente. Par exemple, au premier jour de l’évènement, des représentants de la délégation américaine, y compris l’ancien maire de la ville de New York, Michael Bloomberg, la conseillère nationale pour le climat de la Maison-Blanche, Gina McCarthy, et la gouverneure du Nouveau-Mexique, Michelle Lujan Grisham, ont tous rappelé les principales conclusions d’un récent rapport intitulé America Is All In. Ce rapport fournit un plan détaillé sur la façon dont les États-Unis peuvent atteindre leur objectif de réduction des émissions d’ici 2030 grâce à des mesures stratégiques prises par tous les ordres de gouvernement. En tant que l’un des auteurs de ce rapport, j’ai été ravi de constater l’impact qu’il produit sur l’élaboration des politiques aux États-Unis. 

Kowan O’Keefe at COP26

Tout au long de mon séjour à Glasgow, j’ai eu l’occasion d’entendre différents points de vue sur la politique canadienne en matière de changements climatiques, y compris ceux des Premières Nations et des organisations non gouvernementales. J’ai aussi écouté de nombreux représentants de la délégation du gouvernement canadien, dont le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, et le premier ministre du Québec, François Legault. Dans le cadre de mes recherches, je tente de comprendre les avantages et les inconvénients des différentes façons par lesquelles le Canada peut atteindre l’objectif de zéro émission de gaz à effet de serre dans l’ensemble de son économie d’ici 2050. Le fait de m’être entretenu avec des gens du Canada et du monde entier à la COP26 m’a fourni un contexte essentiel à ma recherche de thèse. J’ai été particulièrement intrigué par la franchise de la discussion sur les défis à relever pour atteindre les objectifs zéro émission, car ils sont au cœur de mon travail.

J’ai eu la chance de m’entretenir avec deux chefs de file en matière de climat que j’admire depuis longtemps. Ces rencontres font partie des moments forts de ma participation à la COP26. L’une de ces rencontres était avec l’ancien vice-président des États-Unis, Al Gore. C’est grâce à son documentaire An Inconvenient Truth que j’ai commencé à m’intéresser aux changements climatiques à l’âge de 14 ans. La deuxième rencontre était avec l’ancienne chef du Parti vert, Elizabeth May, qui milite depuis longtemps pour faire bouger les choses en matière de changements climatiques au Canada. 

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Kowan O’Keefe

  • Boursier.e 2021
Kowan O’Keefe, originaire de Kamloops, en C.-B., en est à sa deuxième année au doctorat à l’école de politique publique de l’Université du Maryland,…