Human rights dignity
Droits de la personne et dignité humaine
Les êtres humains doivent être en mesure de mener au sein de la société une vie où se reflètent leurs valeurs et aspirations communes, et ce, en dépit des différences et des inégalités. Cette position éthique exige que nous trouvions de nouvelles possibilités d’inclusion et de participation afin de multiplier les possibilités qui s’offrent à tou.te.s et de réduire les écarts entre individus et groupes. L’établissement de droits civils, politiques, économiques et sociaux a donc pour objet le maintien et la promotion de toutes les facettes et dimensions de la dignité humaine. Cela signifie que la question des droits de la personne ne se limite pas à des enjeux de nature juridique, mais qu’elle est directement liée à la justice sociale.

La recherche sur ce thème peut porter, par exemple, sur tous les aspects des mouvements de reconnaissance des droits, y compris l’action humanitaire et la politique sociale. Plus précisément, la Fondation s’intéresse aux études portant sur les efforts d’émancipation de groupes ou de particuliers ou, inversement, à l’analyse des pratiques d’exclusion et des groupes marginalisés. Les questions de violence, de pauvreté, de santé, d’enseignement et d’éducation, d’emploi, d’inégalités entre les générations ainsi que d’échecs dans l’identification des problèmes, dans le choix des actions et dans les actions elles-mêmes sont l’objet, dans l’immédiat, d’une attention toute particulière.

D’autres sujets d’intérêt vont fort probablement gagner en importance dans un avenir rapproché. On pense notamment à l’intégration sociale et politique des immigrant.e.s, aux migrations internes, à la société de l’information, à la propriété du savoir et aux valeurs dématérialisées.

Finalement, plusieurs questions liées aux droits de la personne et à la dignité humaine sont aussi étroitement liées aux trois autres thèmes de la Fondation. Les changements climatiques, l’économie du commerce international et l’impact des pandémies sur la santé publique en sont trois exemples concrets.
Responsible Citizenship
Citoyenneté responsable
Les droits et les obligations conférés par la citoyenneté ne sont pas équitablement répartis. Bien que de puissantes forces favorisent une certaine intégration à l’échelle planétaire, les divisions de toutes sortes (culturelles, ethniques, religieuses, économiques et technologiques) semblent aller en augmentant, d’où un risque accru de perte de cohésion sociale. Nous n’avons pas encore trouvé les pratiques qui permettront à tous de se rallier à une démocratie reconfigurée et intrinsèquement juste. Les droits et les obligations liés à la citoyenneté ont des conséquences qui varient à l’échelle locale, nationale et mondiale. Les anciennes distinctions entre sphères de responsabilité publique et privée s’estompent dans le contexte de systèmes économiques complexes et mondialisés. Les pratiques démocratiques doivent cadrer avec les milieux pluralistes où elles sont appelées à se déployer dans un esprit de tolérance et de responsabilité sociale partagée.

La recherche sur ce thème peut porter, par exemple, sur les valeurs politiques et l’exercice de la démocratie, tout en tenant compte de la diversité sociale croissante. Il serait également intéressant d’étudier les conditions institutionnelles d’une participation civique, dans une perspective historique et comparative, ainsi que les conditions institutionnelles d’un « bon esprit de civisme » de la part des grandes entreprises. Par ailleurs, la recherche sur la citoyenneté peut aussi aborder de front le fait que cette notion s’articule, au sein des sociétés modernes, dans une série d’espaces politiques de plus en plus nombreux et diversifiés.

L’étude de l’axe conceptuel citoyenneté-responsabilité dans des contextes se situant au-delà et en deçà de l’État-nation est un champ de recherche qui ne demande qu’à être développé. À titre d’exemple, le territoire urbain est riche de problématiques criantes d’actualité. À ces considérations liées au lieu viennent aussi se superposer toute une panoplie de questions soulevées par une citoyenneté de plus en plus cosmopolite, qui se transforme au rythme de la croissance de la diversité ethnoculturelle partout autour du globe.
Canada and the world
Le Canada et le monde
Il existe au Canada une vieille tradition d’engagement responsable dans les affaires internationales, tradition qui fait maintenant partie intégrante de l’identité du pays. À la suite d’expériences liées à l’immigration, aux voyages ou à la multiplication exponentielle des canaux de communication à l’échelle internationale, la compréhension que les Canadiens ont du monde et de la place qu’ils y occupent a sensiblement évolué. Le nouveau public canadien est plus susceptible d’être conscient des réalités internationales complexes, qu’il s’agisse de questions portant sur le commerce, la culture ou la sécurité. Sa conception du risque, des obligations sociales et de l’engagement se modifie. Au niveau international, le rôle du Canada s’est profondément transformé ces dernières années et il est manifeste qu’il existe un besoin de repenser la politique étrangère du pays et de réfléchir aux possibilités et aux défis concernant son rôle pour l’avenir. L’expertise exceptionnelle du Canada devrait lui permettre d’agir comme chef de file mondial dans plusieurs domaines clés, comme la protection de l’environnement et la coopération entre les pays.

La recherche sur ce thème peut porter, par exemple, sur la prévention et la résolution des conflits internationaux, avec un accent particulier sur les points de tension, comme la culture, la religion et l’environnement. Des études portant sur le Canada et sa place dans le monde peuvent également accorder une attention spéciale aux enjeux économiques et commerciaux, ainsi qu’à l’élaboration de la politique étrangère. Au pays, il peut être pertinent d’examiner comment l’évolution du multiculturalisme – sa diversification, la présence croissante des communautés culturelles à l’extérieur des zones urbaines, mais aussi les liens entre les diasporas et les pays d’origine – influence les prises de positions collectives sur des enjeux internationaux complexes.

Le Canada est aussi un port d’attache privilégié pour de nombreuses organisations non gouvernementales dont le rôle, notamment au niveau de la coopération internationale, ne demande qu’à être analysé plus en détails. À l’étranger, la montée en importance des pays nouvellement industrialisés soulève de nombreuses questions quant à l’impact du développement sur le statut du Canada auprès des grandes puissances traditionnelles. Le Canada verra-t-il son influence diminuer ou saura-t-il créer des alliances stratégiques pour asseoir son influence internationale sur de nouvelles bases et compter sur de nouveaux alliés? Le débat ne fait que commencer.
People and their natural environment
Les Populations et leur environnement naturel
Les questions environnementales sont multiples et constituent une source d’inquiétude partout dans le monde. La compétition pour les aliments, l’eau, l’air pur et les ressources naturelles est propice aux conflits. Comme d’autres pays, le Canada doit reconnaître la dégradation de l’environnement naturel et le risque qui en découle pour la santé et la sécurité des Canadiens. Les collectivités les plus éloignées du pays n’y échappent pas, bien au contraire. Par-delà la protection environnementale et les mesures de conservation, la recherche sur les nouvelles mesures écologiques et l’adaptation humaine offrent d’autres moyens de réduire le risque de confrontation entre divers pays, secteurs ou intervenants de la société. La notion de justice environnementale jouera vraisemblablement un rôle important dans l’avenir : elle conduira à des modifications décisives de l’ordre économique, politique et social.

La recherche sur ce thème peut porter, par exemple, sur la sécurité environnementale à l’échelle mondiale et sur des approches permettant de réduire la vulnérabilité des écosystèmes, notamment dans les régions comme l’Arctique et dans la forêt boréale. Elle peut aussi explorer la notion de justice environnementale en se penchant sur l’impact de certaines décisions sur les plus démunis, les immigrants, les gens affectés par les grands projets énergétiques et les populations autochtones. La Fondation s’intéresse en outre à des études de nature sociale, économique et politique conduisant à l’identification, à l’évaluation ou à la diffusion de pratiques environnementales durables. Les liens entre les écosystèmes, les communautés et les individus font l’objet d’une compréhension intuitive qui pourrait être appuyée, notamment, par des analyses scientifiques multidisciplinaires plus poussées.

Parmi les autres problématiques touchant à ce thème, qui sera vraisemblablement au centre de nombreux débats à venir, on retrouve les enjeux liés aux réserves d’eau potable, à la restauration des milieux fragiles, à l’accumulation de produits toxiques dans les écosystèmes et les individus, aux décisions stratégiques en matière de transport, aux innovations technologiques « vertes » ainsi qu’aux changements climatiques.