Atelier sur la communication : l’accroche narrative au service de la démocratisation des savoirs
Il y a quelques semaines étaient rassemblés à Ottawa, plusieurs boursier.e.s des cohortes 2020 et 2021 pour un atelier de trois jours sur les diverses techniques d’accroche narrative (ou storytelling). L’objectif était notamment de familiariser les participants à l’utilisation potentielle de ces techniques afin de les aider à rendre plus accessibles des sujets complexes… tel que leurs propres travaux de recherche, par exemple!
Cet atelier hors-norme et fort instructif, avait été soigneusement préparé par le réalisateur maintes fois primé Patrice Sauvé (mentor 2020) et par Bob Haverluck (mentor 2020) théologien et artiste-conteur. Nos facilitateurs apportaient avec eux deux visions forts différentes, mais tout à fait complémentaires, de l’accroche narrative.
C’est au Musée des beaux-arts du Canada que nos boursier.e.s ont débuté l’atelier, par une visite sous la direction de MM. Sauvé et Haverluck qui avaient sélectionné quelques œuvres fortement symboliques ayant toutes en commun de raconter une histoire. Certaines illustraient des événements historiques – ou du moins leur interprétation par l’artiste -, d’autres tentaient d’attirer l’attention sur des enjeux touchant aux peuples autochtones, certaines enfin permettaient de mieux comprendre des drames personnels ou des histoires humaines dans toute leur complexité. Une formation éclair sur l’art au service de la trame narrative en quelque sorte.
En fin de journée, le président du Conseil des académies canadiennes, Eric Meslin (mentor 2020) et Vardit Ravitsky (fellow 2020), professeure titulaire au programme de bioéthique de l’Université de Montréal, animaient une discussion sur le rôle de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine de la communication scientifique.
Au cours des deux journées suivantes, c’est au Centre mondial du pluralisme, à quelques encablures du Musée, que nos participants ont eu l’occasion d’explorer diverses formes et techniques de l’accroche narrative et comment les utiliser dans un contexte de démocratisation du savoir. Au cours d’exercices pratiques, les participants ont également eu l’occasion de partager et d’échanger sur des moments charnières aux cours desquels leur propre recherche, leur approche ou même leur vie personnelle a pris une nouvelle direction et donc contribué à créer un nouveau narratif.
Un invité spécial est venu conclure l’atelier : le journaliste et spécialiste de l’Islam à la Yale Divinity School, Abdul-Rehman Malik. Ce dernier s’est notamment basé sur ses diverses expériences internationales pour expliquer aux boursier.e.s comment encourager et faciliter le partage d’histoires personnelles de la part d’un interlocuteur. C’est une manière, selon lui, de contribuer à la lutte contre les divisions interculturelles, la violence et la discrimination.
Au-delà de son aspect andragogique, l’atelier d’Ottawa a revêtu une valeur symbolique toute particulière puisque c’était le premier (et dernier!) événement en présentiel de la cohorte 2020 dont le cheminement à la Fondation a été essentiellement en mode virtuel, conséquence malheureuse de la pandémie.