Le Mois de l'histoire des Noir.e.s 2021

Alors que nous célébrons le Mois de l'histoire des Noir.e.s, la Fondation Pierre Elliott Trudeau souligne les recherches des boursier.e.s, fellows et des mentor.e.s qui explorent et reconnaissent les expériences diverses des Canadiens noir.e.s. 

Projet A Seat at the Table

Malinda Smith, fellow 2018, est la première vice-doyenne de la diversité, de l’égalité et de l'inclusion à l'Université de Calgary. Le programme de fellowship de la Fondation lui a permis de développer sur son projet : A Seat at The Table: Engendering Black Canadians Past and Present, un projet axé sur les communautés canadiennes noires et les récits nationaux du Canada à propos de ses systèmes juridique, politique et éducatif. 

 
 
« Mon projet Trudeau, « A Seat at the Table », traite de la quasi-absence des femmes noires dans beaucoup des récits que les Canadien.ne.s racontent à leur propre sujet. Il a trois grands objectifs : premièrement, perturber les récits uniques prédominants des Canadiens noirs en démontrant que l’expérience noire au Canada a toujours été façonnée par la diversité, l'intersectionnalité et la multiplicité diasporique... Deuxièmement, mon projet vise à combler les lacunes importantes dans les histoires de la diversité canadienne en recherchant et en mettant de l'avant les récits souvent cachés des contributions des femmes noires au progrès des droits humains et de la dignité au Canada, et en compilant des récits contemporains de stratégies de résistance, de survie et de réussite des femmes noires au Canada, en priorisant trois secteurs clés : la politique, le droit et le monde universitaire. Troisièmement, ce projet propose une lecture heuristique et contextualisée de l'intersectionnalité et des différences intergénérationnelles entre les femmes noires, principalement par le biais d'entretiens approfondis avec des femmes identifiées comme des pionnières historiques, des innovatrices contemporaines et des leaders de la relève dans ces secteurs. »
 

 

Projet Arrivals Legacy Project 

Diane Roberts, boursière 2019, effectue actuellement son doctorat dans le cadre du programme interdisciplinaire de Beaux-arts HUMA de l'Université Concordia, consolidant ainsi sa carrière de créatrice de théâtre interdisciplinaire primée. Son projet célébré, « Arrivals Personal Legacy Project », a donné naissance à de nouvelles œuvres interdisciplinaires au Canada, dans les Amériques, au Royaume-Uni, en Europe, et en Afrique. Ce travail lui a permis d'articuler, de cultiver et de mettre en œuvre une vision du théâtre qui encourage les modes de connaissance indigènes comme point de départ vers l'expression créative.      

 
« Le projet Arrivals Personal Legacy Project a commencé dans un lieu de non-savoir, qui m’appelait à commencer une exploration de toute une vie pour trouver une voix authentique. C'est une voix enracinée dans l'héritage de mes origines garifunas (africaines et autochtones des Caraïbes). Dans chacun des récits personnels de mes ancêtres et dans la totalité de ces récits. Les participant.e.s qui partagent leurs récits d’Arrivée ouvrent la porte à de nouvelles possibilités créatives dans nos communautés et dans le monde en général. » 
 

Cross-Border Cosmopolitanism: The Making of Pan-African North America  

Wendell Nii Laryea Adjetey, boursier 2014, a fait ses études supérieures à l’Université de Toronto et à l’Université Yale. Il est actuellement chercheur postdoctoral W.L. Mackenzie King au Weatherhead Center for International Affairs et chargé de cours au département d’Histoire de l’Université Harvard. Sa première monographie, Cross-Border Cosmopolitans : The Making of a Pan-African North America, 1919-1992, constitue l’un des premiers comptes rendus historiques sur les collusions qui ont eu lieu entre les gouvernements américain et canadien pour porter atteinte à la citoyenneté noire. 

 « Les Nord-Américains qui avaient une vision panafricaine et transfrontalière croyaient qu’au Nord des États-Unis ou au Canada, ils pourraient échapper à la caste raciale. Incapables de trouver l’insaisissable terre promise, ils ont imaginé les lieux transfrontaliers canado-américains comme leur zone panafricaine cosmopolite. Des migrant.e.s comme Beulah Cuzzens et Gillie Heron, et bien d’autres encore, se sont déplacé.e.s, ont subverti et se sont battu.e.s pour trouver, réimaginer et construire une communauté diasporique et transnationale. Leurs efforts ont permis de relier la lutte d’après-guerre pour les droits civils aux États-Unis aux droits humains au Canada, en mettant en évidence les moyens par lesquels les militants pouvaient faire avancer des régimes de droits similaires mais distincts dans des pays voisins. Cependant, avec l’avènement du Black Power à la fin des années 1960 et dans les années 1970, les services de sécurité et de renseignement américains et canadiens ont pris des mesures contre les activistes transfrontaliers qu’ils soupçonnaient de radicaliser les communautés noires. » 
 

The Little Black School House 

Sylvia D. Hamilton, mentore 2008, est une documentariste, écrivaine et éducatrice primée et novatrice originaire de Nouvelle-Écosse. Son film intitulé The Little Black School House révèle l'histoire inconnue des femmes, des hommes et des enfants qui ont étudié et enseigné dans les écoles réservées aux Noirs de Nouvelle-Écosse dans un contexte de ségrégation. Elle a été co-fondatrice du Programme des nouvelles initiatives en matière de cinéma de l'Office national du film, conçu pour permettre aux femmes de couleur et aux femmes autochtones de faire des films. 

 Dans cette courte vidéo, Sylvia Hamilton décrit une partie du contexte de ce film et raconte quelques anecdotes sur sa production. 

Pour visionner d’autres films de Sylvia Hamilton :

• https://www.cinemapolitica.org/artists/sylvia-hamilton 
• https://www.nfb.ca/directors/sylvia-hamilton/ 
• https://www.dal.ca/about-dal/dalhousie-originals/sylvia-hamilton.html

Un débat national sur la valeur des vies

Rémy Paulin Twahira, boursier 2020, est actif dans la promotion des droits humains, des migrant.e.s et des réfugié.e.s. Il poursuit son doctorat à la London School of Economics, où ses recherches portent sur les centres de détention du Canada et de ceux du Royaume-Uni. Son mémoire de maîtrise de 2017 à l'UQAM a été l'un des premiers projets de recherche en langue française à explorer et à examiner le phénomène Twitter des #BlackLivesMatter, #whitelivesmatter et #alllivesmatter. 

Voici un extrait des résultats de ses recherches :

Quand il s'agit de valoriser ou dévaloriser des vies, nos résultats suggèrent que ce sont des réseaux d'internautes qui sont au centre de ce débat et y défendant chacun leurs propres agendas politiques. Sur #blacklivesmatter, les sympathisants de #BLM favorisent un cadrage axé sur la vulnérabilité des vies noires. Sur #whitelivesmatter, la mouvance suprématiste blanche et la droite alternative défendent plutôt que ce sont les vies blanches qui sont menacées par la criminalité noire, le multiculturalisme et le génocide blanc. Sur #alllivesmatter, nous suspectons que des internautes associés au mouvement antispéciste ont détourné ce mot-dièse afin de promouvoir les droits des animaux. Des internautes s'identifiant comme étant des conservateurs vont publier sur les trois mots-clics, notamment en refusant de reconnaître la légitimité des analyses antiracistes de #BLM.