Désinformation et mythes pendant la pandémie

Tim Caulfield, professeur à la faculté de droit et à l’École de santé publique de l’Université de l’Alberta, et directeur de recherche du Health Law Institute de l’Université de l’Alberta, s’entretient avec Vardit Ravidsky pour discuter de la propagation de fausses informations sur les réseaux sociaux, et des façons pour contrer ce problème par le biais de l’action directe et de changements politiques.

 

 

 

TRANSCRIPTION DE L'ÉPISODE

Vardit Ravitsky : Pour la plupart d’entre nous, cette pandémie est la première. Elle a aussi donné lieu à un phénomène inédit dans les médias sociaux : jamais auparavant le monde n’avait fait face à une pandémie mortelle où presque chaque personne munie d’un téléphone intelligent peut débattre de la situation, promouvoir n’importe quelle théorie et joindre un vaste auditoire. Tim Caulfield, professeur à la faculté de droit et à l’École de santé publique de l’Université de l’Alberta, et directeur de recherche du Health Law Institute de l’Université de l’Alberta, a observé la situation avec fascination. 

Timothy Caulfield : Comme vous savez, Vardit, je travaille beaucoup en droit et de la santé et en politique scientifique. Je me concentre de plus en plus sur la façon dont la science, la santé et la pseudoscience sont représentées dans la sphère publique. Au sens large, je veux dire. Dans le contexte de la culture populaire, de la littérature scientifique, des médias sociaux. Mon équipe, une formidable équipe interdisciplinaire, fait un travail empirique sur ces questions. Elle élabore des politiques sur ces questions. Mais il y a un an, je n’avais aucune idée à quel point ça irait mal pendant la pandémie. J’avais le pressentiment que ça irait mal. Je parle de désinformation. Mais c’est pire que ce que j’avais prévu. C’est un énorme problème. Je crois que combattre la désinformation est devenu l’un des plus grands défis de notre époque. On dirait une hyperbole, mais je ne pense pas. Je ne pense vraiment pas que ce soit le cas. Regardez l’effet que la désinformation a eu, pas seulement dans le monde politique, tout le monde sait ce qui s’est passé, pas seulement dans le monde du marketing de la désinformation, mais regardez tout le mal que cause la désinformation depuis un an : des morts, des hospitalisations, une politique de santé et de science biaisée, sans parler de l’augmentation du chaos dans le domaine de l’information. C’est vraiment, je crois, l’un des plus grands défis de notre époque. 

 

Vardit Ravitsky : Je suis totalement d’accord. En ce moment, la désinformation tue. Ce n’est pas seulement un phénomène social indésirable. Ça tue. Alors, pour lancer notre conversation sur la désinformation et les moyens de la combattre, je voudrais d’abord vous faire entendre un extrait.

EXTRAIT de Président Trump dit prendre de l’hydroxychloroquine – YouTube

Beaucoup de bonnes choses ont été dites sur l’hydroxy. Beaucoup de bonnes choses. Vous seriez surpris du nombre de personnes qui en prennent, surtout les travailleurs de première ligne, avant de l’attraper. Beaucoup de ces travailleurs en prennent. Il se trouve que j’en prends. Il se trouve que j’en prends. J’en prends. De l’hydroxychloroquine. En ce moment même. J’ai commencé il y a quelques semaines. Parce que je crois que c’est bon, j’en ai entendu dire beaucoup de bien.

 

Vardit Ravitsky : Comment cet exemple illustre-t-il ce que peuvent faire les mauvaises informations et comment elles sont propagées? 

 

Tim Caulfield : Le simple fait d’entendre ces propos me met hors de moi. Je ne peux pas croire qu’un an s’est déjà écoulé depuis la diffusion de ce genre d’absurdités. C’est un excellent exemple de l’effet de la désinformation et de la façon dont de la diffuser. 

 

Il faut se rappeler que toute cette campagne sur l’hydroxychloroquine, ce que j’appelle le fiasco de l’hydroxychloroquine, a commencé par une petite étude préliminaire en France. Il y a donc cette étude, puis ces commentaires de Donald Trump et de quelques autres personnes bien connues comme Elon Musk. Le fiasco était né. À cause de cette déclaration, l’intérêt pour l’hydroxychloroquine est monté en flèche, et pas seulement auprès du public. Le nombre de prescriptions a augmenté de 200 %.  Il y a donc eu un réel effet négatif. Premièrement, cette déclaration a entraîné la perception erronée qu’il existait un médicament efficace contre la COVID. C’est faux. Deuxièmement, elle a causé une pénurie de ce médicament qui était utile pour certaines personnes ayant une indication clinique à cet effet, qui en ont réellement besoin. Et ce n’est pas tout, Vardit. La croyance en l’hydroxychloroquine a pris un courant idéologique. Qui aurait cru qu’un produit pharmaceutique comme l’hydroxychloroquine deviendrait un drapeau idéologique? Alors, si vous faites partie d’une certaine dérive idéologique, l’une des croyances auxquelles vous êtes supposé.e.s adhérer est que l’hydroxychloroquine est efficace contre la COVID. Le plus fascinant, c’est qu’on a maintenant des preuves solides que c’est faux grâce à des études cliniques, observationnelles. Ça ne fonctionne pas, d’accord? L’hydroxychloroquine n’est pas efficace contre la COVID. On peut l’affirmer catégoriquement maintenant. Malgré tout, à cause du fondement idéologique de l’histoire, de nombreuses personnes y croient encore.

 

Vardit Ravitsky : Elles y croient encore?

 

Tim Caulfield : Vardit, je reçois des courriels haineux à ce sujet. On pourrait même faire une expérience en direct, tout de suite. Je publierais quelque chose sur l’hydroxychloroquine dans mon fil Twitter et instantanément, des gens répondraient que cela fonctionne et me dirigeraient vers des études qui soutiennent leur position. Mais voici l’autre partie très importante dans l’affaire de l’hydroxychloroquine. C’est la démonstration de la propagation de la désinformation. On sait qu’il s’agit principalement, pas entièrement, mais principalement, d’un phénomène lié aux médias sociaux. D’abord, il y a Donald Trump qui en parle, alors toutes les personnes qui le suivent, même les personnes en marge de ce genre de mouvement idéologique, commencent à diffuser ce contenu. On voit bien à quel point les célébrités peuvent influencer l’opinion publique.

 

Vardit Ravitsky : C’est l’occasion idéale de vous demander de nous parler de votre projet #LaScienceDabord.

 

Tim Caulfield : Il y a seulement un an, nous avons reçu d’importantes subventions pour étudier comment se propage la désinformation sur la COVID. Je pense qu’il y a désormais suffisamment d’études menées sous différents angles méthodologiques pour affirmer avec assez de certitude qu’il s’agit principalement d’un phénomène lié aux médias sociaux. Les médias sociaux ont réellement un effet sur la propagation de la désinformation et sur la conviction des gens. Nous avons donc cru essentiel, absolument essentiel, de lancer un mouvement. Vardit, nous voulons que ce mouvement combatte la désinformation dans les médias sociaux. Exact. On veut s’attaquer à la source du problème. Twitter, Facebook, Instagram et bientôt Tik Tok aussi. On veut créer du bon contenu. On veut diffuser du bon contenu dans ces espaces. Et en plus, nous voulons vraiment créer un mouvement. Ce mouvement, dont #LaScienceDabord est le mot-clic, permet aux gens d’épouser l’idée de l’exactitude et de la crédibilité de l’information. Et nous savons que ce mouvement fonctionne. Donc, grâce à des études que nous avons menées et que d’autres personnes ont menées, comme Gordon Pennycook de l’Université de Regina, nous nous assurons de diffuser un message fondé sur des faits. Autrement dit, les stratégies qu’on utilise pour combattre la désinformation s’appuient sur des données probantes. Le contenu est donc scientifiquement fiable et le message s’appuie sur les meilleures preuves existantes. Voilà ce qu’on essaie de faire. C’est une belle réussite, mais on n’en a pas beaucoup entendu parler. On a commencé à la fin janvier. On compte déjà des dizaines de millions d’interactions. Des milliers de personnes se sont jointes à l’équipe. C’est formidable. 

 

Vardit Ravitsky : Donnez-nous un exemple d’une bonne façon et d’une mauvaise façon de combattre la désinformation dans les médias sociaux. Êtes-vous, par exemple, en faveur d’une complète transparence? Faut-il plutôt reformuler l’information pour la rendre plus digeste? Qu’est-ce qui fonctionne? 

 

Tim Caulfield : Déboulonner un mythe fonctionne et nous avons des preuves concrètes pour appuyer nos propos. Je pense qu’on devrait voir ce mouvement comme une intervention de santé publique, parce qu’on veut avoir un effet sur toute la population. À quoi ressemble une bonne opération de déboulonnement? Il faut utiliser de bonnes sources, des sources crédibles d’informations et se rabattre sur des éléments de preuve. Et il y a des preuves qui suggèrent que ça fonctionne vraiment. On parle de consensus scientifique. Il y a des travaux dans le domaine du changement climatique, des travaux sur les OGM, des travaux sur l’hésitation à se faire vacciner qui suggèrent que cela peut avoir un effet. Deuxièmement, vous voulez parler des ruses employées dans le discours qui sert à promouvoir la désinformation. Qu’est-ce que j’entends par là? Voici un exemple. Quelqu’un dit : « Tim, j’ai entendu dire que ces vaccins peuvent changer notre ADN ». Encore mieux : « Tim, j’ai entendu dire que les vaccins rendent infertiles. » On pourrait répondre « Il n’y a aucune preuve de ça. Voici au contraire un consensus scientifique de telles organisations scientifiques ou professionnelles. Et en passant, la personne qui propage cette fausse information rapporte une anecdote, un témoignage. Elle déforme le risque. Elle s’appuie sur une théorie du complot. » En réunissant ces arguments, on peut vraiment avoir un effet. L’autre chose très importante selon moi, c’est faire preuve de gentillesse, d’empathie, d’humilité. Et ce n’est pas toujours facile. Il faut toujours s’adresser au grand public. C’est lui qui nous écoute, pas ces négationnistes extrémistes. Ce qui nous ramène à votre question : « Comment s’y prendrait-on mal? » La mauvaise façon de s’y prendre serait de débattre avec un troll dans les médias sociaux, par exemple, de le nourrir. C’est une perte de temps d’un point de vue psychique. C’est encourager un tel individu. Il faut penser au grand public. Par exemple, on peut se servir de déclarations absurdes provenant de complotistes, de négationnistes et de célébrités comme d’un phénomène de pop culture pour parler de ce que dit la science, la vraie. Il ne faut pas se laisser emporter dans le vortex. Il faut s’adresser au grand public ou à un groupe de gens en particulier. Il ne faut pas perdre son temps avec les négationnistes.

 

Vardit Ravitsky : Nous allons parler de médias sociaux dans un instant. Mais d’abord, j’aimerais vous poser une question personnelle. Vous avez parlé de courriels haineux, de trolls. Comment faites-vous pour travailler dans un domaine si volatil, explosif, qui vous expose, vous et votre famille, à tant d’attention du public et à tant de haine?

 

Tim Caulfield : C’est ridicule, n’est-ce pas, que les gens soient si divisés, qu’ils investissent tant d’énergie dans la haine? Je reçois une quantité ridicule de courriels haineux. J’ai encore reçu une menace de mort il y a quelques jours. On peut même se faire poursuivre par une personne anti-vaccin. C’est épuisant. Heureusement, ça n’arrive pas à tout le monde, mais c’est épuisant. Je crois que cela illustre un point vraiment très important, quelque chose sur quoi je prévois me pencher prochainement : l’importance de soutenir les personnes qui font ce travail, qui luttent contre la désinformation. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs demandé aux scientifiques et aux médecins de lutter contre la désinformation en plus grand nombre. Les gouvernements l’ont fait, les institutions l’ont fait. Mais si on demande aux scientifiques et aux médecins de se mobiliser,  il faut les soutenir. Autrement dit, les universités et les hôpitaux, par exemple, devraient encourager, récompenser les personnes qui se battent. Il faut que ce soit partie intégrante de leur travail. Il faudrait donc les former en conséquence. Vous et moi avons coécrit un texte sur la communication scientifique pour la Société royale du Canada. C’était l’une de nos recommandations, je crois. Que plus de spécialistes se prononcent publiquement. En fait, nous avons même écrit que c’était la responsabilité de la communauté scientifique, dans une certaine mesure, de lutter contre la désinformation. Mais nous avons également déclaré, dans ce rapport, que les institutions avaient la responsabilité de les appuyer dans leur travail.

 

 

Vardit Ravitsky : Tim, parlons un peu de médias sociaux, car vous y faites souvent allusion lorsqu’il s’agit de propagation de désinformation. D’après vous, quel rôle les sociétés de médias sociaux devraient-elles jouer dans cette affaire? En font-elles assez? Ont-elles une responsabilité morale ici? Qui devrait jouer un rôle d’arbitre? Doit-on craindre la censure et la perte de liberté d’expression, ou est-ce que ces plateformes où tout est permis sont-elles si dangereuses qu’il faut les encadrer? 

 

Tim Caulfield : Wow. C’est un sujet très, très complexe. Vous savez, aux tout débuts, j’ai dit que cette propagation de désinformation était l’un des plus grands défis de notre époque. Je pense que ce que vous venez tout juste de décrire est l’un des enjeux politiques de notre ère : les plateformes de médias sociaux en font-elles assez contre la désinformation? Je pense que la réponse courte est non. La bonne nouvelle, c’est que chaque plateforme reconnaît maintenant le rôle prédominant qu’elle joue dans cette question. On voit donc naître de plus en plus de mesures, dans toutes les plateformes. Récemment, par exemple, Facebook a pris des mesures musclées contre la désinformation sur les vaccins. Elles doivent faire quelque chose, non? Elles doivent agir, car c’est par elles que circulent les fausses informations. Ensuite, il faut se demander si les stratégies employées sont efficaces. En ce moment, elles ratissent large : envoi d’avertissements, signalement de désinformation, renvois vers d’autres sources d’information. Elles nous invitent, Twitter le fait aussi, à bien lire l’article avant de le publier. Ce sont toutes de bonnes mesures. Et les travaux indiquent que dans l’ensemble, elles portent fruit. Mais attention. Il faut creuser plus loin. Y a-t-il des conséquences imprévues? Par exemple, pour reprendre d’intéressants travaux de mon collègue Gordon Pennycook, le fait de signaler une information comme étant de la désinformation pourrait – il faut faire plus d’études à ce sujet – involontairement faire paraître une information non signalée comme étant plus exacte qu’elle ne l’est réellement. Vous me suivez? Je crois qu’il faut faire d’autres études empiriques sur ce type d’interventions dans les médias sociaux pour savoir si elles fonctionnent vraiment et quels sont les inconvénients potentiels. On me pose beaucoup de questions sur le sociomuselage et la gestion des plateformes. À court terme, elles sont souhaitables, je crois. Et puis il y a tous ces beaux mots qu’on entend partout, vous savez, la liberté d’expression, la censure. Mais ce n’est pas une bonne représentation de ce qui se passe. Ce n’est pas un droit fondamental, être sur Twitter! Ce qui est fascinant, c’est que les gens revendiquent ce droit. La censure, la liberté d’expression. Ce que j’aimerais voir, mais ça n’arrivera pas, c’est une sorte d’entité de surveillance indépendante qui serait responsable de surveiller le comportement des gens dans les médias sociaux. Il faudrait que ce soit une entité d’une envergure internationale. Mais c’est impossible, n’est-ce pas? Alors, je ne sais pas quelle est la bonne réponse. Je ne sais pas parce qu’il y a un problème de liberté d’expression ici, en quelque sorte. Nous demandons à des sociétés privées de décider de ce que l’on voit. Oui, il y a d’autres plateformes impliquées aussi, et non, cela n’aiderait pas vraiment la liberté d’expression dans le contexte des questions de charte. Ce sont de grandes questions, je ne suis pas certain de savoir comment les résoudre.

 

Vardit Ravitsky : Vous avez parlé d’études empiriques montrant le rôle important que jouent les médias sociaux en général dans la propagation de désinformation. Vous avez aussi mentionné les « superpropagateurs », n’est-ce pas? Les célébrités, les politicien.ne.s, les personnes omniprésentes qui jouissent d’une visibilité disproportionnée. Certaines personnes ont proposé de bannir les superpropagateurs des plateformes de médias sociaux. Que pensez-vous de cette proposition?

 

Tim Caulfield : Mon cœur dit oui, faites-le, je vous en supplie! C’est ce que mon cœur dit. Et je crois qu’il existe des preuves montrant que ça fonctionne, n’est-ce pas? Ça fonctionne. Ça ralentit la propagation de fausses informations. On l’a vu avec le sociomuselage de Trump sur les plateformes. La propagation a ralenti. Dans l’ensemble, si le but est de ralentir la propagation de désinformation, c’est probablement efficace, surtout auprès des personnes indécises, celles qui se trouvent au centre. Je veux dire par là que les personnes qui hésitent à se faire vacciner suivront leur exemple. Ce ne sont pas des négationnistes extrémistes, de toute évidence, qui se trouvent dans un cercle vicieux. Les personnes qu’on devrait viser avec notre message, ce sont plutôt celles de centre droit, car elles sont mobiles. Quand on donne une tribune à quelqu’un, les personnes qui en profitent le plus sont justement celles du centre. Elles ne verront pas tant de fausses informations circuler parce que la plateforme ne permet pas un flot de telles informations au quotidien. Ce sont elles qu’on vise, en fait. Ce qui m’amène aux inconvénients potentiels des plateformes. Au risque de me répéter, il nous faut des preuves empiriques pour voir si c’est vrai. Je pense qu’il est logique de craindre que la polarisation s’accentue, que ces individus aillent sur différentes plateformes et que la chambre d’écho qui en résulte soit vraiment intense. Dans un tel cas, les négationnistes extrémistes se cloîtreront dans des chambres d’écho. Ces gens vont sentir que le sociomuselage prouve la théorie du complot qu’ils défendent. Ils vont dire : « Vous voyez? Ils nous musellent! C’est la preuve qu’il existe bel et bien un complot! » Je pense que le problème est là. Pourquoi, alors, est-ce que je dis que dans l’ensemble, c’est bénéfique? Parce que c’est très difficile de changer les points de vue, comme je disais plus tôt, de ces négationnistes extrémistes. Par conséquent, si on veut faire de la lutte contre la désinformation une intervention de santé publique, alors oui, le sociomuselage est la bonne façon de s’y prendre. Mais je crois qu’il faut parler de ses implications à long terme en matière de politique. Est-ce réellement la bonne façon de réagir à la désinformation? Mais à court terme, en plein cœur d’une pandémie, pour encourager la vaccination, je crois que oui. 

 

Vardit Ravitsky : C’est vraiment intéressant, ce que vous venez de dire. Au moins, maintenant, tout le monde peut se trouver dans le même espace, tout le monde peut se parler. Le contraire serait effectivement très effrayant. Si chaque groupe avait sa propre plateforme, si plus personne ne se parlait, ce serait un scénario très sombre. Un grand merci de tous ces commentaires. Ce fut très enrichissant et fascinant à la fois. Merci, Tim. 

 

Tim Caulfield : Merci beaucoup. Et merci pour tout ce que vous faites.