Mot de la Présidente - avril 2022

Le printemps constitue toujours un fabuleux recommencement, le début d’un tout nouveau cycle de vie. La Fondation Pierre Elliott Trudeau n’y fait pas exception : d’un cycle scientifique à l’autre, d’une cohorte à l’autre, le printemps est synonyme de franc renouveau au sein de notre communauté également. Nouvelles découvertes, nouveaux savoirs, nouvelles initiatives et surtout, nouvelles rencontres. Les cycles de la Fondation se suivent et ne se ressemblent jamais, sinon qu’ils ont un seul et même dénominateur commun : la découverte et la transmission des savoirs, passés et présents, pour renforcer et affermir le leadership de demain.

À la Fondation Pierre Elliott Trudeau, les cycles s’entrecroisent, s’entremêlent, parfois même s’entrechoquent, et ils produisent tous quelque chose d’unique et d’essentiel à nos sociétés : la démocratisation des savoirs et l’ouverture à l’autre. C’est pourquoi je suis plus que ravie, en voyant la nature qui s’éveille, de vous présenter aujourd’hui un résumé des différents moments marquants survenus au cours des dernières semaines au sein de notre communauté, car ces événements mettent bien en valeur ce qui nous anime sans relâche, jour après jour.

Bonne lecture et un magnifique printemps à vous tou.te.s!

Pascale Fournier
Présidente et cheffe de la direction

Un deuxième Institut sur le leadership engagé pour la cohorte 2021

Un rassemblement des plus inoubliables en Acadie

Qu’est-ce qu’elle remontait à loin, cette dernière semaine entière nous permettant de tenir un grand Institut sur le leadership engagé ! La dernière grande édition ayant eu lieu en 2019 en raison de la pandémie de COVID-19, nous avions forcément tou.te.s très hâte à cet Institut 2022 portant sur le thème Langue, culture et identité, tenu au Nouveau-Brunswick en compagnie de la plupart des boursier.e.s, fellows et mentor.e.s de la cohorte 2021, ainsi qu’en la présence de nombreux.ses invité.e.s de marque.

Chère communauté, quelle fierté et quel sentiment de profonde reconnaissance m’habitent à la simple évocation de cette semaine, qui fut indéniablement l’un des plus grands voyages au cœur de la langue, de sa pluralité, de sa ténacité. La langue, celle qui nous lie et nous délie, la langue maternelle comme la langue de bois, la langue littéraire comme la langue orale, a fait la démonstration, au cœur des communautés acadienne, autochtone et anglophone du Nouveau-Brunswick, qu’elle portait à la fois les élans identitaires garants d’une promesse d’existence, tout comme elle pouvait, sans crier gare, diviser, exclure, creuser des fossés et dresser des murailles.

Cet Institut sur le leadership engagé nous a permis de nous poser d’éloquentes questions. Qui constitue véritablement la majorité ou la minorité linguistique alors que la langue voyage, s’imprègne et parcourt le territoire d’un lieu à un autre, d’une communauté à une autre, d’une personne à l’autre ? La langue, plutôt que chauvine, ou pire, enfermée en elle-même, n’est-elle pas plutôt le reflet de la richesse, de la diversité, ainsi que la plus belle des injonctions à l’ouverture à l’autre ? La langue n’est-elle pas, au fond, une main, une main tendue en permanence ? Alors qu’elle se décline en variations, qu’elle est d’une plasticité tout ontologique, faite naturellement de circonvolutions, de couleurs et de demi-teintes, son seul aspect permanent n’est-il pas, après tout, le rapport qu’elle permet d’établir entre les humains, puisqu’elle donne corps et parole à la culture, à l’identité ?

Rangée du haut, gauche : Professeur François Larocque, fellow 2021, Maxime Bourgeois, maire de Memramcook et Professeure Stéphanie Chouinard, fellow 2021.
Rangée du haut, droite : Blaine Higgs, premier ministre du Nouveau-Brunswick et Pascale Fournier.
Rangée du milieu, gauche : l'honorable Aldéa Landry, mentore 2021.
Rangée du milieu, droite : l’artiste acadien Abel Cormier, alias Walk Alone, au Pays de la Sagouine.
Crédit photos : Abraham Lifshitz, Pimiento

Photo du haut : Pascale Fournier, l'honorable Graydon Nicholas et Lorna Williams, fellow 2021.
Rangée du bas, à gauche : Brian J. Francis, producteur de films et artiste de la Première Nation Elsipogtog.
Rangée du bas, à droite : Leçon de mi’kmaq en compagnie de Joan Millea, détentrice du savoir et Gary Augustine, aîné de la Première Nation Elsipogtog.

Nous avons vécu une incroyable semaine à parcourir le Nouveau-Brunswick pour mieux comprendre la relation entre la langue, la culture et l’identité. De Moncton à Miramichi en passant par Memramcook, de la culture acadienne à celle de la première nation Elsipogtog, nous avons foulé le sol linguistique, culturel et identitaire de la province, depuis les grands amphithéâtres jusqu’aux petits locaux communautaires. Du caractère solennel et fier de la mairie de Moncton à l’authenticité désarmante du Pays de la Sagouine, de la poésie gracieuse et nue de Gabriel Robichaud au projet transversal du Carrefour Beausoleil, de la créativité salutaire du Centre culturel Aberdeen à l’héritage légendaire du Monument-Lefebvre, nous aurons été, tou.te.s en chœur, à l’écoute d’une seule et même langue : celle, d’abord et avant tout, de l’ouverture, celle de la véritable bienveillance mutuelle. Ensemble, nous aurons parlé la langue de l’intelligence, la langue de la bonté, celle qui nous permet véritablement d’être en la présence, pleine et entière, des un.e.s et des autres.

La langue, la culture et l’identité forgent ce que nous sommes tou.te.s, mais toutes les trois constituent avant tout ce qui nous anime, ce qui nous rend vivant.e.s. Mieux comprendre les moyens employés ici et de par le monde pour nous parler, mais surtout nous entendre, nous écouter, nous dire, nous comprendre, nous aimer même, est une aventure fascinante, et surtout une source inépuisable de connaissance, de savoir et de découverte. C’est ce que nous avons vécu.

Photo du haut : Anthologie diasporeuse :  le co-auteur, poète et dramaturge Gabriel Robichaud, le musicien Sébastien Michaud et l’artiste visuel Mario Cyr.
Rangée du milieu, gauche : Azola Zuma Mayekiso, mentore 2021.
Rangée du milieu, droite : Me Julius Grey, mentor 2021.
Rangée du bas, gauche : Dawn Arnold, mairesse de Moncton, NB.
Rangée du bas, droite : Les boursier.e.s 2021, Lydie Belporo, Kowan O'Keefe, Cristina Wood, et Joshua Okyere.
Crédit photos : Abraham Lifshitz, Pimiento

Chose inédite pour la Fondation : dès le dimanche, les boursier.e.s étaient réparti.e.s en petits groupes et, grâce à une formule originale d’étude de cas, ils et elles ont noté tout au long de la semaine leurs conclusions et recommandations relativement au vivre-ensemble linguistique. Le vendredi matin, un distingué panel les attendait. Merci à l'honorable Aldéa Landry, mentore 2021, à l’honorable Herménégilde Chiasson, poète et ancien lieutenant-gouverneur, à Shirley MacLean, commissaire aux langues officielles, à Manju Varma, commissaire au racisme systémique, à Vicki Wallace-Godbout, entrepreneure autochtone ainsi qu’à Bernard Thériault, historien et maire de Caraquet, de vous être tou.te.s prêté.e.s au jeu. Un merci tout particulier également au premier ministre du Nouveau-Brunswick, l'honorable Blaine Higgs, qui a accepté de clore ce séjour par un échange intellectuel avec nos boursier.e.s !

Rangée du haut, gauche : Professeur Robert Blair, fellow 2021 Fulbright-Fondation Pierre Elliott Trudeau.
Rangée du haut, droite : Emmanuel Kattan, mentor 2021.
Rangée du bas, gauche : les boursier.e.s 2021 Chanelle Robinson, Monique Auger, Kylie Heales et Étienne Cossette-Lefebvre.
Rangée du bas, droite : les boursier.e.s 2021 Jasmine Mah, Raphaël Grenier-Benoit et Roxana Akhmetova, devant un panel attentif. 
Crédit photos : Abraham Lifshitz, Pimiento

Quand je lis que la langue micmaque est officiellement devenue une langue de la Nouvelle-Écosse,  ou encore, quand on sait que les Nations Unies ont déclaré la décennie 2022-2032 comme étant la Décennie internationale des langues autochtones, je ne peux que constater la pertinence d’Instituts sur le leadership engagé tel que celui que nous venons de vivre. Ceci révèle que nous sommes bien sûr tout à fait dans l’air du temps, bien que notre mission soit campée dans des paradigmes allant bien au-delà des effets de mode, mais cela révèle surtout que nous avons, tou.te.s ensemble, la possibilité d’agir, telle une assemblée réflexive, une caisse de résonnance formidable pour changer les sociétés d’aujourd’hui et de demain tout en tenant compte du passé qui, lui, ne cesse jamais de faire partie de chacun.e d’entre nous.
 
Devant les efforts que déploient nos boursier.e.s pour penser, écouter, puis proposer à leur tour des recommandations dans leur langue respective ou dans la langue de l’autre, je réalise, dans ces instants de lumière et d’intelligence, et avec fierté, cela va sans dire, à quel point nous parvenons, au quotidien, à rendre vivante la mission fondamentale de la Fondation. Si nous sommes si souvent dans la réflexion, c’est résolument pour toujours nous tourner davantage vers l’action.

Écoutez les témoignages éloquents de notre fellow 2021, Stéphanie Chouinard, et de nos mentors 2021, Emmanuel Kattan et Julius Grey, portant sur la langue, la culture et l'identité.

Cet Institut sur le leadership engagé visait à favoriser la transmission et l’utilisation de compétences propres à l’exercice d’un véritable leadership engagé – l’audace et la ténacité, la collaboration, la communication et le partage des connaissances, la diversité, le sens du service, la créativité et l’innovation.

Alors que je couche ces quelques derniers mots, en français puis en anglais, je souris. Nous avons réussi. Les leaders de demain sont au printemps de leur grand engagement, et ils et elles ont tout ce qu’il faut pour aller un peu plus loin, pour toutes les saisons auxquelles ils et elles auront à faire face.

Merci à tou.te.s les membres de notre communauté, de notre cohorte 2021, de nos invité.e.s de marque et des employé.e.s de la Fondation, d’avoir permis à ce rendez-vous d’être un si grand succès, comme en fait foi ce reportage de L’heure de pointe Acadie à Radio-Canada.

À gauche : Pascale Fournier, Lydie Belporo, boursière 2021, et Karine Asselin, mentore 2021.
À droite : Pascale Fournier

Une conversation avec le très honorable David Johnston

Alors qu’ils et elles étaient dans l’attente du verdict final de la sélection des boursier.e.s 2022, nos 30 finalistes ont eu le privilège d’assister à une rencontre inédite et exclusive avec le 28e Gouverneur général du Canada, le très honorable David Johnston.

Invité à témoigner à propos de sa propre expérience du leadership, de sa vision des Économies mondiales, puis à répondre aux questions, toutes plus pertinentes les unes que les autres des trente finalistes, le fondateur et actuel président de la Fondation Rideau Hall, et membre de la Fondation Pierre Elliott Trudeau, nous a fait la démonstration de la grande interdépendance des nations, mais aussi de la nécessité de construire la confiance entre celles-ci. Son propos ne pouvait tomber plus à point.

Il a par ailleurs terminé cette rencontre des plus édifiantes par les mots suivants :

« Vous pouvez grimper la montagne, l’échelle de votre propre carrière, être focalisé sur votre propre succès. Mais il ne faut pas oublier l’immense satisfaction, possiblement bien plus grande encore, qu’on peut tirer de travailler avec les autres pour les aider à monter leur propre montagne bien à eux. »
 
Plus d’information.

Mille mercis au CÉDMN de 2022

Le processus de sélection des boursier.e.s, fellows, et mentor.e.s e de la cohorte 2022 étant à présent terminé, nous avons bien hâte de vous présenter qui travaillera activement sur le cycle scientifique des Économies mondiales pour les trois prochaines années.

Je tiens à remercier personnellement et chaleureusement chacun.e des quinze membres ayant fait partie du Comité d’étude des demandes et mises en nomination ("CÉDMN") et tout particulièrement sa présidente, la conseillère scientifique en chef du Canada, la Dre Mona Nemer. Cette dernière nous explique par ailleurs, dans la courte vidéo ci-dessous, les objectifs du processus de sélection et les qualités recherchées chez les candidat.e.s appelé.e.s à devenir boursier.e.

Voici en rappel les membres composant le sous-comité de sélection pour les fellows et mentor.e.s 2022 :

Dyane Adam - vice-présidente du conseil d'administration et mentore 2008
Thomas Axworthy - membre de la Fondation et président du comité consultatif stratégique
Mary Anne Chambers - mentore 2018 et membre du comité consultatif sur la diversité
John English - président des membres de la Fondation
Claire Trottier - scientifique et philanthrope
Sanni Yaya - administrateur et membre du comité consultatif stratégique
 
…et les membres composant bien sûr le sous-comité de sélection pour les boursier.e.s 2022 :

L'honorable Paul Favel - Juge à la cour fédérale
L'honorable Myra Freeman - administratrice
Margarida Garcia - boursière 2004 et co-présidente du comité consultatif sur la diversité
Ginger Gibson - administratrice et boursière 2003
Jennifer Hall - directrice générale de la Fondation Yukon
Alain-Désiré Nimubona - boursier 2004
Peter Sahlas - membre de la Fondation et administrateur et président du comité des finances et investissements
Pierre-Hugues Verdier - boursier 2006

Un merci du fond du cœur à tou.te.s ! Sans votre apport, votre rigueur et votre dévouement, nous n’aurions pu réaliser cette sélection de haut niveau. L’identité des boursier.e.s, fellows et mentor.e.s 2022 vous sera par ailleurs révélée dans la prochaine infolettre, dans quelques semaines.

Clôture du cycle scientifique 2019-2022

Des cycles s’ouvrent. Des cycles se referment. Ces cycles qui se referment laissent dans leur sillage une pléthore d’expériences et de rencontres toutes plus éclairantes les unes que les autres. Ces cycles suscitent des rencontres riches ainsi que l’émergence de savoirs complexes mais nécessaires. Ce large éventail d’expériences et de rencontres a permis et permet encore d’aller plus loin dans la construction du leadership engagé de nos boursier.e.s.

Cette année, nous achevons par ailleurs officiellement le cycle scientifique 2019-2022, Pouvoir et savoir. Dans la foulée, deux fellows 2019, le professeur Christian Nadeau et la professeure Marie Battiste, ont respectivement tenu, les 19 et 28 avril, une conférence sur Les droits sociaux, aujourd’hui et demain, puis un forum national virtuel portant sur les Systèmes de connaissances des peuples autochtones dans l’Académie canadienne.

Merci de nous offrir ce formidable cadeau !

La conférence du professeur Nadeau avait lieu à Montréal le 19 avril dernier, à l’auditorium de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, alors que le Forum national virtuel de la professeure Marie Battiste avait lieu quant à lui en ligne le 28 avril.

Je dois souligner que je suis particulièrement émue de constater que, jusqu’à la fin de leur cycle, les différentes cohortes de boursier.e.s, fellows, et mentor.e.s que nous rencontrons au fil des ans vont toujours jusqu’au bout de leur engagement envers la démocratisation des savoirs et envers la fortification du leadership de demain. Cher.e.s boursier.e.s, fellows, et mentor.e.s, c’est tout simplement grâce à vous tou.te.s et grâce à votre engagement que la Fondation Pierre Elliott Trudeau réussit à faire vivre concrètement sa mission sur chaque nouveau jour qui se lève.

La Fondation Pierre Elliott Trudeau souffle ses 20 bougies

En l’honneur de ses vingt ans d’existence, la Fondation Pierre Elliott Trudeau est heureuse de vous informer qu’une soirée de célébrations en l’honneur de cet anniversaire très particulier se tiendra le 18 novembre prochain au Musée canadien de l'histoire à Gatineau, QC. Inscrivez cette date sans plus attendre à votre calendrier, car cette soirée exclusive, haute en couleur et en surprises, promet d’être des plus mémorables.

Au plaisir de vous compter parmi nous et de vous y accueillir personnellement !

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